La Commission sur l’avenir de
l’agriculture et de l’agroalimentaire
québécois rend public son rapport
ASSURER ET BÂTIR L’AVENIR…
PAR UNE VISION DYNAMIQUE DE LA PROTECTION DU TERRITOIRE
AGRICOLE
Québec, le 12 février 2008 -
Reconnaissant d’emblée le territoire agricole comme
bien patrimonial collectif et affirmant la nécessité
de le protéger contre l’étalement urbain, la
Commission sur l’avenir de l’agriculture et de
l’agroalimentaire québécois propose
néanmoins certains assouplissements pour assurer une
occupation dynamique du territoire. C’est le sens des
recommandations qu’elle formule en matière de
protection et d’utilisation du territoire agricole.
Contrer à tout prix les effets de
l’étalement urbain
Les pressions pour l’expansion territoriale des
villes est un phénomène
généralisé. Au Québec, la propension
à s’établir en périphérie des
villes a donné lieu à un très haut niveau
d’étalement urbain. Or, ce sont le territoire agricole
et les terrains immédiatement adjacents à la
production agricole qui sont touchés par ces
velléités d’extension du
périmètre urbain. « Cette convoitise, si elle
n’est pas contrée, affirme le président de la
Commission, M. Jean Pronovost, peut très certainement
bouleverser l’équilibre socioéconomique du
milieu agricole. Plus encore, si la loi de l’offre et de la
demande devait s’appliquer aux tentatives
d’étalement, l’agriculture n’y
résisterait pas longtemps. Il faut contenir et mieux
gérer ces pressions. »
La Commission recommande un net raffermissement de certaines
dispositions de la Loi sur la protection du territoire et des
activités agricoles, afin de protéger la « zone
verte » d’un plus grand étalement urbain,
qu’on constate surtout dans les zones périurbaines des
grandes villes et qui va très nettement à
l’encontre du développement durable.
Dans cette perspective, la Commission est d’avis que les
décisions relatives à l’inclusion et à
l’exclusion de parcelles de terrain de la zone agricole
permanente doivent continuer à être traitées
par la Commission de la protection du territoire agricole du
Québec (CPTAQ). Elle recommande toutefois que les demandes
de modification du territoire ne soient plus jugées à
la pièce, mais bien de façon globale et
planifiée au moment de la révision des schémas
d’aménagement élaborés par les MRC et
les communautés métropolitaines.
Revitaliser les milieux ruraux
« Les règles du jeu actuelles, souligne M.
Pronovost, rendent difficile à l’aménagement
d’un gîte du passant, d’une table
champêtre, d’une école d’équitation
ou d’un atelier de petite transformation alimentaire en
territoire agricole parce que ces activités ne sont pas
spécifiquement agricoles. » Pourtant, à peine
plus de 50 % du territoire agricole est utilisé à des
fins de production agricole et une bonne planification de
l’utilisation du territoire pourrait facilement anticiper les
problèmes de cohabitation que ces activités
pourraient soulever.
Ainsi, au nom d’une agriculture plurielle, la Commission
propose d’apporter certains assouplissements à
l’interprétation qui est donnée à la Loi
et d’ouvrir le système à une vision
multifonctionnelle de l’agriculture. Il faut rendre possible
en territoire agricole québécois un éventail
d’activités manifestement complémentaires
à l’agriculture, qui sont de nature à
revitaliser les communautés rurales et à favoriser
une occupation dynamique du territoire. Le territoire agricole peut
en effet servir d’assise à des activités
à caractère touristique, à
l’agroforesterie, à des commerces de produits du
terroir, à des activités de transformation
alimentaire, à la production de produits non alimentaires et
d’énergie et à plusieurs autres usages
compatibles avec le maintien d’une agriculture dynamique.
Cette approche devrait aussi permettre l’installation de
fermes sur de petites superficies, dans la mesure où les
projets envisagés sont viables.
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Source
Jean Pronovost, président
Commission sur l’avenir de l’agriculture et de
l’agroalimentaire québécois
Pour information
Jean Filion, relationniste
418 646-1049
cell. : 418 572-2252